Le Manoir des Sortilèges, Serge Brussolo
Le Manoir des Sortilèges
Serge Brussolo


Editeur : Le Livre de Poche
Collection : Policier
Date de parution : novembre 2001
Nombre de pages : 317
ISBN : 2253172030
Résumé : Gilles, un jeune écuyer, voit mourir son maître au cours d'un tournoi. Devenu la propriété du vainqueur, le voilà dès lors contraint de servir un étrange chevalier à l'armure couverte de rouille, et dont personne n'a jamais vu le visage. Ce baron maudit serait-il lié aux enlèvements d'enfants qui terrorisent la contrée ? Peu après, ce maître mystérieux accepte une mission : retrouver, au coeur d'un manoir perdu dans les forêts du Ponant, un grimoire de sorcellerie dont la possession confère des pouvoirs maléfiques. Commence alors pour l'écuyer un dangereux voyage, qui va lier son sort à celui d'un monstre et l'entraîner aux confins de la peur.
Avis : Voici venue ma deuxième critique dans le cadre d'un partenariat entre Livraddict et Le Livre de Poche, que je remercie tous deux, à nouveau. Le présent Récit de Serge Brussolo, malgré quelques défauts, m'a permis de passer un excellent moment plongée dans LA période historique qui m'est si chère : le Moyen-Age.
Mais commençons par le commencement. Le premier contact avec le livre et le récit se révèle facile : l'écriture de l'auteur est fluide et se lit avec plaisir. Une petite gêne, en ce qui me concerne, dans les premières pages, où l'on compte un usage un peu abusif des qualificatifs « gentil », « méchant », « aimable ». Oui, ça fait historique, mais les utiliser à tout bout de champ est un peu agaçant. Malgré ça, la scène s'ouvre sur un tableau affriolant, le genre qui toute petite m'a vraiment marquée dans les films tels que Ibanhoé, entre beaucoup d'autres : un tournoi. Oui, tout ça pour ça, mais en ce qui me concerne, l'auteur a, dès le début, marqué pas mal de points ^-^
De manière plus générale, l'histoire prend rapidement une tournure fort plaisante, en mêlant réalisme et magie, ou du moins, apparence de magie, puisque tout trouvera au final une explication, bien que parfois à mon sens un peu tirée par les cheveux... Le récit m'a parfois fait penser, de par la manière dont il est conté, à quelque récit à la Chrétien de Troyes. Pas aussi bon sans doute, mais dans certains passage, j'ai pu retrouver une ambiance proche du Lancelot ou le chevalier de la charrette qui m'avait tant plu. L'atmosphère générale est plutôt inquiétante, et l'on imprègne bien les craintes superstitieuses des protagonistes. J'ai particulièrement apprécié l'emploi de termes historiques, distillés tip-top tout en évitant de déstabiliser le lecteur. Certains éléments m'ont surprise. Même s'ils ont leur importance et qu'une explication existe, j'avoue que l'idée de moutons démoniaques m'a beaucoup fait rire.
Passons maintenant aux considérations qui m'ont moins plu. Dans un premier temps, l'histoire a parfois le défaut de se dérouler un peu vite. Le baron, Gilles et l'Egyptienne, Tara, passent deux voire trois dizaines de pages à chercher un grimoire sans la bibliothèque et à déjouer des pièges. Certains éléments sont bien pensés, mais je me suis, à certains moments, un peu embêtée. A d'autres, et cela a eu le don de m'agacer, Tara, par exemple. Tara sait tout,Tara est une sorcière, Tara arrive la bouche en coeur et pof ! On n'a pas trop eu le temps d'appréhender la chose que la belle déjoue trois pièges d'un claquement de doigt.
J'ai également trouvé certains passages un peu trop « scolaire ». Peut-être ai-je aussi, dans l'histoire, le « tort » d'avoir une formation d'historienne ainsi qu'une autre dans les métiers du livres – d'où parfois l'impression de relire un de mes cours – on sent parfois l'envie de l'auteur de balancer plein d'explication. Sur l'histoire des livres, des poisons, etc... C'est certes intéressants, mais cela a parfois donné lieu à des paragraphes explicatifs un peu barbants. Les pièges apportent également leur part de négatif : que le manoir soit piégé, d'accord, mais parfois, piège sur piège, la sorcière Lilith a beau paraître intelligent, cela n'empêche pas d'avoir régulièrement une impression que le tout est un peu gros. Enfin, dernier point concernant les sentiments des personnages, notamment lors e la dispute finale entre Tara et Gilles. A certains moment, ceux-ci paraissent peu crédibles, pas communicables au lecteur, plaqués sur les personnages d'une manière qui fait qu'au lieu d'être plongé dans le récit, on a l'impression de le survoler sans parvenir à rentrer dedans
Bon, j'arrête un peu de râler, le dénouement reste très bien pensé, malgré leur côté un peu gros, les rebondissements et surprises font effet, et l'histoire est tournée de manière à ce que le lecteur ne se doute de rien jusqu'à ce que l'événement arrive, et ça, c'est un gros plus, car deviner une fin avant l'issue d'un ouvrage à le don de m'énerver prodigieusement. Les personnages restent attachants. Surtout Gilles en fait. L'histoire se lit sans prise de tête.
En sommes, Le Manoir des Sortilèges est une lecture tranquille et agréable, à lire sans attendre un chef-d'oeuvre, mais ayant suffisamment d'intérêt pour être recommandé en guise de lecture d'appoint entre deux ouvrages difficiles, si jamais il vient à vous passer entre les mains. Pas du grand art, mais du bon travail néanmoins.
D'autres avis sur :
Books@Lot
Avis : Voici venue ma deuxième critique dans le cadre d'un partenariat entre Livraddict et Le Livre de Poche, que je remercie tous deux, à nouveau. Le présent Récit de Serge Brussolo, malgré quelques défauts, m'a permis de passer un excellent moment plongée dans LA période historique qui m'est si chère : le Moyen-Age.
Mais commençons par le commencement. Le premier contact avec le livre et le récit se révèle facile : l'écriture de l'auteur est fluide et se lit avec plaisir. Une petite gêne, en ce qui me concerne, dans les premières pages, où l'on compte un usage un peu abusif des qualificatifs « gentil », « méchant », « aimable ». Oui, ça fait historique, mais les utiliser à tout bout de champ est un peu agaçant. Malgré ça, la scène s'ouvre sur un tableau affriolant, le genre qui toute petite m'a vraiment marquée dans les films tels que Ibanhoé, entre beaucoup d'autres : un tournoi. Oui, tout ça pour ça, mais en ce qui me concerne, l'auteur a, dès le début, marqué pas mal de points ^-^
De manière plus générale, l'histoire prend rapidement une tournure fort plaisante, en mêlant réalisme et magie, ou du moins, apparence de magie, puisque tout trouvera au final une explication, bien que parfois à mon sens un peu tirée par les cheveux... Le récit m'a parfois fait penser, de par la manière dont il est conté, à quelque récit à la Chrétien de Troyes. Pas aussi bon sans doute, mais dans certains passage, j'ai pu retrouver une ambiance proche du Lancelot ou le chevalier de la charrette qui m'avait tant plu. L'atmosphère générale est plutôt inquiétante, et l'on imprègne bien les craintes superstitieuses des protagonistes. J'ai particulièrement apprécié l'emploi de termes historiques, distillés tip-top tout en évitant de déstabiliser le lecteur. Certains éléments m'ont surprise. Même s'ils ont leur importance et qu'une explication existe, j'avoue que l'idée de moutons démoniaques m'a beaucoup fait rire.
Passons maintenant aux considérations qui m'ont moins plu. Dans un premier temps, l'histoire a parfois le défaut de se dérouler un peu vite. Le baron, Gilles et l'Egyptienne, Tara, passent deux voire trois dizaines de pages à chercher un grimoire sans la bibliothèque et à déjouer des pièges. Certains éléments sont bien pensés, mais je me suis, à certains moments, un peu embêtée. A d'autres, et cela a eu le don de m'agacer, Tara, par exemple. Tara sait tout,Tara est une sorcière, Tara arrive la bouche en coeur et pof ! On n'a pas trop eu le temps d'appréhender la chose que la belle déjoue trois pièges d'un claquement de doigt.
J'ai également trouvé certains passages un peu trop « scolaire ». Peut-être ai-je aussi, dans l'histoire, le « tort » d'avoir une formation d'historienne ainsi qu'une autre dans les métiers du livres – d'où parfois l'impression de relire un de mes cours – on sent parfois l'envie de l'auteur de balancer plein d'explication. Sur l'histoire des livres, des poisons, etc... C'est certes intéressants, mais cela a parfois donné lieu à des paragraphes explicatifs un peu barbants. Les pièges apportent également leur part de négatif : que le manoir soit piégé, d'accord, mais parfois, piège sur piège, la sorcière Lilith a beau paraître intelligent, cela n'empêche pas d'avoir régulièrement une impression que le tout est un peu gros. Enfin, dernier point concernant les sentiments des personnages, notamment lors e la dispute finale entre Tara et Gilles. A certains moment, ceux-ci paraissent peu crédibles, pas communicables au lecteur, plaqués sur les personnages d'une manière qui fait qu'au lieu d'être plongé dans le récit, on a l'impression de le survoler sans parvenir à rentrer dedans
Bon, j'arrête un peu de râler, le dénouement reste très bien pensé, malgré leur côté un peu gros, les rebondissements et surprises font effet, et l'histoire est tournée de manière à ce que le lecteur ne se doute de rien jusqu'à ce que l'événement arrive, et ça, c'est un gros plus, car deviner une fin avant l'issue d'un ouvrage à le don de m'énerver prodigieusement. Les personnages restent attachants. Surtout Gilles en fait. L'histoire se lit sans prise de tête.
En sommes, Le Manoir des Sortilèges est une lecture tranquille et agréable, à lire sans attendre un chef-d'oeuvre, mais ayant suffisamment d'intérêt pour être recommandé en guise de lecture d'appoint entre deux ouvrages difficiles, si jamais il vient à vous passer entre les mains. Pas du grand art, mais du bon travail néanmoins.
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